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Cinq livres jeunesse pour aider les enfants à comprendre leurs émotions

Pour les petits comme pour les ados, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Fierté et déception, joie et tristesse, sérénité et colère… le baromètre des émotions passe souvent d’un extrême à l’autre. Voici quelques contes pour mieux vivre les gros tracas et les petits plaisirs du quotidien.
On ne présente plus Archibald, le petit blond aux cheveux bouclés, la star des éditions Albin Michel, dont la vie est décomposée en une série de livres sur l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille, le manque d’entrain à aller au lit, etc. Cette fois-ci, l’album raconte les sentiments contradictoires qui habitent Archibald au cours d’une même journée à la plage, où il alterne entre ennui, joie, rage et désespoir : une humeur changeante comme le ciel au-dessus de sa tête – sans doute l’action se déroule-t-elle en Bretagne. L’intrigue est simple, mais les illustrations naïves et les textes limpides captivent les enfants, tous âges confondus.
« Après la pluie », d’Astrid Desbordes et Pauline Martin (Albin Michel Jeunesse, 40 p., 10,90 €). Dès 3 ans.

C’est presque un album initiatique. Une taupe qui passe autant de temps à travailler qu’à se dénigrer rencontre un insecte psychiatre déprimé, frustré par son travail. Ensemble, ils décident de partir à l’aventure, laissant le hasard décider du chemin à emprunter. En cours de route, les deux animaux taciturnes finissent par se parler, par se découvrir. Les failles et les inquiétudes de chacun émergent, tandis qu’ils repoussent les limites du courage en s’engageant dans une forêt sombre. L’adversité incarnée par un renard affamé leur permet de dépasser leurs limites et de prendre confiance en eux. Ce bel album coloré dépeint avec sensibilité la difficulté à exprimer ses angoisses, les ressources de l’amitié et les vertus de l’action.
« Courage, petite taupe », de Soyung Lee (Les Editions des éléphants, 52 p., 16 €). Dès 4 ans.

La finalité de cet ouvrage ne saute pas tout de suite aux yeux. D’abord, on suit avec inquiétude Tout-Petit, un enfant solitaire qui part seul en mer sur une modeste barque. En se penchant pour observer le reflet des nuages sur l’océan, il tombe et coule, emporté par le poids de ses poches dont on ne sait ce qu’elles contiennent. La descente est longue, les poissons qu’ils rencontrent sont impuissants à l’aider. C’est finalement lorsqu’il touche le fond qu’il arrive à vider ses poches auprès d’une poiscaille psychologue (« Qu’est-ce qui te rend si lourd ? »). En se délestant de ses tristesses et blessures symbolisées par de gros cailloux noirs, il parvient à rejoindre le rivage où jouent d’autres enfants. Une parabole subtile illustrant la nécessité de ne pas garder ses contrariétés pour soi.
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